LE LAC BÉNIT EN BOUCLE
Dénivellation: 400 m
Alt. départ: 1165 m
Alt. arrivée max 1571 m
Difficulté physique: 1/5
Difficulté technique: 1/5
Temps de montée: 1h30
Temps de descente: 1h
Point de départ : du Mont Saxonnex prendre la direction de Morsulaz et se garer au parking du Bété. Une signalisation indique le Lac Bénit.
Emprunter la route goudronnée sur 1.5 kilomètre jusqu'à la gare de départ de l'ancien télésiège de Morsulaz puis le chemin à gauche de la piste de ski.
Sur la route, le gite Altipik propose des nuits insolites en Lodge glamour tout confort.
La gare de départ de l'ancien télésiège de Morsulaz démantelé en 2023. Réchauffement climatique oblige ??
Après 600 mètres prendre à droite face au Bargy (pancarte lac Bénit). Ce joli sentier sillonne entre les sapins rabougris et clairsemés sur le pierrier. On s'approche des immenses murailles du Grand Bargy. A leur base subsistent de beaux névés coniques témoins jusqu'à l'été des avalanches hivernales. Ouvrir l’œil, des chamois sont souvent visibles dans le secteur.
On atteint vite "l'Enténiou" et la cabane de l'arrivée du télésiège démonté en 2023. Cet observatoire offre déjà une très belle vue plongeante sur le Lac. On le rejoint par un long détour en suivant la large piste ou en plongeant par un sentier un peu plus escarpé mais beaucoup plus direct.
L'arrivée au Lac Bénit émerveillera les plus blasés. Blotti au pied du grand pierrier qui mène au col de l'Encrenaz, ce plan d'eau magnifique est l'endroit idéal pour une journée en famille sous le regard des "Yeux du Bargy". On pourra aussi se désaltérer à la petite buvette. Il est interdit de faire du feu, de se baigner ou de faire nager son chien afin de protéger ce milieu très fragile déjà très altéré par le réchauffement.
Pour la descente suivre la route 4x4 qui suit la piste et le téléski de Malacquis. Celui-ci est encore là en 2024 mais pour combien de temps ?
Il faut environ une demi-heure pour rejoindre le parking du départ. Cette très belle randonnée en boucle est réalisable tôt le printemps.
UN LAC EN DANGER
Depuis 2022 on peut observer de nombreuses zones d'algues tout autour de lac. Ce phénomène très inesthétique qui est dû à l’augmentation du taux de phosphore dans l'eau est fortement lié à l'activité touristique et agricole. C'est l’eutrophisation des eaux.
En 1964 la superficie du lac fut doublée à la demande des sociétés de pêche en rehaussant l'exutoire de deux mètres. La lente décomposition des végétaux immergés (troncs, souches) accélérée par le réchauffement climatique y contribue très largement.
S'ajoutent les déjections humaines et animales des troupeaux qui viennent s'abreuver. Enfin la baignade des promeneurs et des chiens apportent des molécules très néfastes comme les crèmes solaires et des bactéries jusque-là inexistantes en montagne.
Il est aujourd'hui interdit de camper, de faire du feu, de se baigner et de circuler avec des engins à moteurs mais c'est loin d'être le cas et nous sommes entrain de perdre un joyau.
UN LAC DE LÉGENDES
Ce lac de montagne blotti au fond d'une vallée entre la muraille abrupte du Bargy, les pâturages et les bois a aussi son histoire et ses mystères. En l'absence de documents officiels pouvant expliquer le nom de ce plan d'eau, on se laisse volontiers captiver par les différentes légendes qui entourent ce lieu.
La moins improbable, et aussi la plus prosaïque, veut qu'à la suite de l'inondation de la plaine de Marnaz en contrebas, par les eaux du lac, les fidèles soient venus en procession bénir solennellement ce dernier.
Au autre légende souvent relatée à Marnaz prétend qu'une jeune fille y navigant avec sa barque fut entraînée vers le fond par un tourbillon et se noya. On fit venir l’Évêque d'Annecy pour Bénir le Lac puis il y jeta son anneau. Depuis, certains soir au coucher du soleil on croit apercevoir le scintillement du bijou au fond des eaux sombres du Lac
Une version plus répandue et plus poétique raconte: "Autrefois, les fées venaient y prendre leurs ébats. On cherchait de toutes façons à s'emparer au moins de l'une d'entre elles mais elles étaient si agiles qu'on ne pouvait y arriver.
Un jour, on eut l'idée de clouer un joli soulier sur un billon. Pendant que ces chausseurs d'un nouveau genre se tenaient soigneusement cachés dans les alentours, les mystérieuses fées vinrent comme de coutume danser sur les eaux et folâtrer sur le gazon. Leur attention fut bientôt attirée par le soulier qui luisait au soleil. L'une d'elles s'amusa à le chausser, et quand il fut bien lacé, les chausseurs accoururent et la prirent au piège avant qu'elle n'eut le temps de se remettre en liberté.
La voyant prise, ses compagnes lui crièrent en s'enfuyant: "Apprends (leur) tout à faire, le beurre et la tomme...